



Avec I Remember Something, Claire Days nous offre un album intime et délicat, façonné comme un carnet de souvenirs où chaque morceau semble capturer une émotion, une sensation fugace. Trois ans après Emotional Territory, la songwriteuse lyonnaise franchit une nouvelle étape, affirmant son style entre folk aérienne et pop subtile.
Dès les premières notes de I Remember Something, on est frappé par la finesse des arrangements et l’élégance des compositions. Enregistré entre son home studio et le Studio Madera en Ardèche, cet album bénéficie du soutien d’artistes de talent, notamment Rémy Kaprielan, Ugo Del Rosso, et Fin Greenall (Fink), dont l’influence se ressent particulièrement sur des titres comme Archeology et Transparent.
La voix de Claire Days, douce et enveloppante, porte des mélodies à la fois fragiles et puissantes. Si l’anglais reste sa langue de prédilection, elle s’aventure avec justesse dans le français sur Mauvais Voyage et On A Fait La Paix, deux morceaux au texte finement ciselé. Son timbre, presque murmurant, se marie à merveille avec la sobriété des guitares et l’élégance des arrangements de cordes.
Musicalement, I Remember Something alterne entre ballades contemplatives (From 1 To 10, Over For Me), titres folk vaporeux (Flower-Flower) et incursions pop plus affirmées (Her Name Means Story). L’album se construit comme un voyage où chaque morceau apporte une nuance supplémentaire à l’ensemble, créant une atmosphère feutrée et immersive.
Loin des effets de manche, Claire Days privilégie une approche épurée, où chaque note et chaque silence comptent. La production, minimaliste mais précise, met en valeur l’essence de ses compositions : une émotion brute, sincère, portée par une interprétation sans artifices.
Avec I Remember Something, Claire Days ne se contente pas de poursuivre sur la lancée de Emotional Territory : elle affine son univers et affirme son identité musicale avec une justesse rare. Son folk délicat, teinté de mélancolie lumineuse, s’inscrit dans la lignée d’artistes comme Feist ou Cat Power, tout en développant une singularité qui lui est propre.
Un album à écouter d’une traite, comme on feuillette un journal intime, en se laissant porter par la voix et les émotions de Claire Days.
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